Membre de la SFEM.

NOTICE NÉCROLOGIQUE

Ceux qui l’ont côtoyé saluent la mémoire d’un homme « humble », « à l’écoute », au sacerdoce « profondément tourné vers la Vierge Marie ». Dans un communiqué, Mgr Jean-Marc Micas, évêque de Tarbes et Lourdes (Hautes-Pyrénées), a annoncé dimanche 30 juillet le décès du père André Cabes, 72 ans, survenu plus tôt dans la matinée à la maison de retraite Saint-Frai (Tarbes), dont il était depuis 2019 l’aumônier. « Il était prêt à célébrer la messe (…) quand son cœur a cessé de battre », écrit l’évêque, avant d’adresser ses condoléances à ses proches.

Figure de l’Église locale, le père Cabes avait été recteur du sanctuaire de Lourdes de 2015 à 2019. « Très bon prédicateur, fasciné par sainte Bernadette, par la voix des tout-petits et des pauvres, il était de ceux qui réussissaient à faire passer le message de Lourdes, en montrant par de justes intuitions sa pertinence dans le monde d’aujourd’hui », se souvient auprès de La Croix l’ancien évêque de l’époque, Mgr Nicolas Brouwet, qui l’avait nommé à cette fonction.

Quelle empreinte celui qui fut par ailleurs exorciste diocésain aura-t-il encore laissée au cœur de la cité mariale ? « Pour ne pas laisser retomber l’élan suscité par l’Année de la miséricorde (2015-2016), il avait développé un parcours pour les gens en souffrance, qui a été très suivi », salue encore aujourd’hui l’évêque de Nîmes (Gard).

« Lieu de lumière »

À Lourdes, le père Cabes se sentait proche de ce qui se vit au sanctuaire. Ce spécialiste de la mariologie, une branche de la théologie consacrée à la place de Marie dans le mystère du salut, a enseigné pendant une trentaine d’années à l’Institut catholique de Toulouse. Il avait présenté une thèse sur le sens des apparitions et des pèlerinages. « Dans un monde de violence, Lourdes est un lieu de lumière et non de ténèbres. En s’abreuvant de la source, le pèlerin recherche une vie qui porte des fruits », expliquait-il à La Croix en 2015, à la veille de son entrée en fonction.

Né en 1950 à Tarbes et ordonné prêtre en 1977 à la basilique Notre-Dame-du-Rosaire, le père Cabes était aussi connu pour son engagement auprès des jeunes. Après avoir été chapelain à la Grotte de Lourdes, il avait notamment assuré, pendant quatre ans, l’animation de l’École de l’Évangile, année sabbatique pour les 18-30 ans désireux de réfléchir à leur orientation. Sa vie avait été très marquée par un drame personnel, après l’assassinat au couteau, en mai 1991, de son frère Jean-Luc, lui aussi prêtre, à la maison Saint-Paul de Tarbes.

« Grande humanité »

Sensible à la problématique de l’isolement des prêtres en paroisse, l’ancien curé d’Ossun – commune à une trentaine de kilomètres de Pau – et d’une douzaine de villages pyrénéens avait encore fondé en 1995 la communauté Notre-Dame de l’Aurore, rattachée aux Fraternités monastiques de Jérusalem. « Quand il en parlait, il disait “la” et non “ma” communauté. Il s’était retiré du gouvernement de celle-ci, avec cette conscience qu’il ne fallait pas risquer sinon de l’accaparer, en partant trois ans à Rome Trinité-des-Monts », retrace encore Mgr Brouwet.

« D’une grande humanité, chaleureux, empathique, il était à l’écoute et très ouvert, désireux de communiquer avec tous », lui rend hommage dans un article le média local Lourdes Actu. « Ses interlocuteurs étaient marqués par son amour de la Vierge, par sa manière profonde de parler d’elle, par son enthousiasme à lui faire confiance en toutes circonstances. »

Article de Malo Tresca sur la site de La Croix le 31 juillet 2023.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *